Un hôpital public au Mexique offre à ses patients la possibilité de se reposer dans des hamacs
Réinventer le confort médical : les hamacs maya à l’ hôpital public au Mexique
La pratique de l’anthropologie médicale vise à s’aligner sur les coutumes de la population rurale, principalement celle de l’ethnie Maya. « Les habitants de la péninsule du Yucatan naissent, grandissent, se reproduisent et décèdent dans un hamac », explique le Dr Roberto Campos Navarro, chirurgien et diplômé en anthropologie sociale. C’est lui qui a initié, il y a plus de 20 ans, un projet de hamac hospitalier, mis en œuvre ensuite dans la ville de Campeche.
Les hamacs, un lien avec la tradition Maya
La clinique compte 30 lits d’hôpitaux, auxquels ont été ajoutés quatre hamacs verts confectionnés par des artisans locaux. Le succès de ce programme, “des hamacs dans l’hôpital”, reflète l’adaptation socioculturelle Maya aux pratiques et traditions des habitants de la région.
Les femmes figurant sur les deux photographies ci-dessous sont des patientes récemment accouchées. Elles ont elles-mêmes opté pour les hamacs, abandonnant ainsi les lits d’hôpital, car cette alternative leur est plus familière. Wendy Nayeli en fait partie. Attachée à ses coutumes, elle a souhaité accoucher dans ce lit traditionnel et y rester avec son bébé pour qu’il s’habitue, dit-elle, à ce qui l’attend à la maison. “Le lit est inconfortable, dur, tandis que le hamac est plus doux”, a déclaré Wendy.
Femme Maya qui se repose sur un hamac dans une chambre d’hôpital – Femme Maya avec son bébé sur un hamac dans une chambre d’hôpital
Les indigènes Maya ne tolèrent pas le lit
De nombreuses personnes de cette communauté, principalement des indigènes Maya, “ne tolèrent pas le lit car elles n’y sont pas habituées”, explique le médecin, qui soutient ce programme interculturel visant à rapprocher l’espace hospitalier autant que possible du domicile. “Être à l’hôpital peut déjà être assez inconfortable : la nourriture, l’environnement, l’odeur… et surtout le lit, pour ceux qui ne s’y allongent jamais”, explique Rodriguez Cabrera.
C’est donc au médecin et anthropologue Roberto Campos Navarro, à qui l’on doit, en 1995, l’implantation des hamacs dans l’hôpital. Saviez-vous que le professeur de la faculté de médecine de l’UNAM a également mené une enquête académique dont les résultats ont été publiés dans un article de l’IMSS Medical Journal ? À cette époque, “100 % des patients ayant utilisé des hamacs à l’hôpital étaient d’accord avec l’innovation et 96 % ont exprimé un plus grand confort”, lit-on.
Médecin et anthropologue Roberto Campos Navarro
“Ceux qui s’habituent à un hamac ne le quittent plus, à cause de sa fraîcheur, de son balancement, même pour se protéger des insectes rampants”, précise le Dr Campos
– Pour voir la vidéo, c’est ici : vidéo utube sur ce beau projet.